Architectures CREE 375

Publié le 04 avril 2016
À l’origine, cet édito devait parler du corps, thème de ce numéro.
Non pas le corps objet, celui qui est montré, lissé, mis à nu ou complètement caché, mais le corps sujet, celui qui se déploie dans l’espace, qui est traversé par les sens et les sensations, qui s’émancipe ou malheureusement qui souffre. Le corps, revers de l’âme, qui nous porte. Le corps politique enfin.
Mais voilà, quelques jours après que nous ayons eu l’immense bonheur de l’interviewer, Claude Parent nous a quitté. Celui qui, justement, revendiquait un corps dynamique, conscient de sa "physicalité", porte-parole de la gravité au sens propre comme au figuré, est parti pour toujours. Le père de la « Fonction oblique » avec Paul Virilio, qui prônait la diagonale pour renverser le pouvoir, y compris celui de la verticale et de l’horizontale, s’en est allé au lendemain de son 93e anniversaire. Moins connu du grand public que certains de ses contemporains, il aura toutefois marqué plusieurs générations d’architectes, par ses projets, ses dessins, ses écrits. Cependant, plus que tout, c’est sa seule personne qui frappe les esprits. Lors de cette ultime conversation, il s’est montré, comme toujours, d’une extrême vivacité et lucidité, revenant sur les moments marquants de sa carrière et rappelant que le plan incliné incite à faire des choix, à prendre des risques et surtout, à expérimenter.
L’expérimentation sans précaution. Quelle belle leçon d’architecture !
Merci Monsieur Parent.

Didier Fiúza Faustino

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