DISCOURS DES VŒUX 2017

prononcé le jeudi 19 janvier 2017 par Régis CHAUMONT, Président de l’Unsfa

Publié le 23 janvier 2017
Ces séances de vœux, bien que très protocolaires et un peu surannées (c’est normal : surannée quand on passe d’une année à l’autre), sont néanmoins déterminantes...

C’est l’occasion de faire un examen de confiance.
C’est cette confiance qui nous rassemble ce soir. Il ne s’agit pas uniquement de nous dire « bonne année », mais également, avant tout et surtout d’échanger nos idées. Vous rappeler ce qui a été fait. Affirmer avec détermination ce que nous allons faire. Partager notre confiance.
Merci d’être fidèle à ce rendez-vous, et d’être nombreux pour donner toute cette puissance à nos échanges.
Je remercie tout particulièrement:

•    Les représentantes du Ministère de la Culture Mme Agnes VINCE, Mme Hélène FERNANDEZ, Mme Stéphanie CELLE,
•    M. Patrick BLOCHE Député de Pa-ris. Conseiller de Paris et du 11ème. Président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation.
•    Mme Catherine JACQUOT, Prési-dente de l’Ordre des Architectes.
•    Jean-Claude MARTINEZ Président de la MAF
•    Pascal ASSELIN, président de l’Untec
•    Paul-François LUCIANI, président de l’OGBTP
•    Paul - Antoine VINOUSE, président de l’UNEAP
•    nos partenaires dont les industriels du Club Prescrire
•    nos présidents territoriaux
•    Et tous nos fidèles amis et ceux qui voudront bien me pardonner de ne pas les avoir cités

Après la Loi sur l’Architecture dont on célèbre cette année les 40 ans, la loi LCAP du 7 juillet 2016 a donné de nouveaux signes encourageants pour notre profession.
Mais n’oublions pas la loi MOP. Nous parlions encore hier avec Jacques CABANIEU, ancien secrétaire général de la MIQCP de l’élaboration de cette loi MOP et de sa parfaite maturation.

Pourtant les architectes sont aujourd’hui inquiets sur :
•    La crise que nous subissons depuis près d’une décennie
•    La concurrence ravageuse de l’ingénierie publique
•    l’ubérisation des services qui peut réduire à néant notre métier et qu’il nous faut anticiper
•    les questions fondamentales d’une meilleure formation initiale et d’une formation continue qui garantissent l’excellence de nos pratiques
•    La faiblesse de la culture et de la sensibilité architecturale généralisée à tout notre pays et vis à vis desquelles l’enseignement général ou les projets politiques n’offrent quasiment aucune ambition avec
pour conséquence l’acceptation inerte d’un cadre bâti médiocre quand il n’y a pas d’architecte et donc pas d’architecture.
Quel patrimoine allons-nous laisser à nos enfants ?
•    Il y a aussi les difficultés que rencontrent les jeunes architectes pour rentrer dans le métier.
•    la dégradation de notre environne-ment et ses menaces pour notre planète.
•    Les scénarios catastrophiques de la construction privée sans architecte, grande et petite, professionnelle ou des particuliers, qui conduisent à des coûts de sinistres titanesques et qui sont loin d’être toujours garantis.
Alors que nous, architectes, sommes la seule garantie, la garantie ABSOLUE, apportée à tous nos concitoyens.
•    La mise à l’écart des architectes dans la commande privée (grande et petite)  (professionnelle ou des particuliers)
Ah, ces fameux seuils qui empêchent tant de monde, tant d’espaces bâtis, de RENTRER EN ARCHITECTURE. Pourquoi toujours se retenir, pourquoi le législateur n’ouvre-t-il pas grand les portes à l’architecture?
•    Il faut également évoquer la responsabilité démesurée que nous supportons et qui dresse une montagne d’obstacles en nous empêchant d’apporter tout notre savoir toute notre expérience à ceux qui construisent
•    les gens qui n’ont pas recours à l’architecte, PARCE QUE :
Trop rêveur, trop cher, trop lent, trop compliqué,. TROP, TROP, TROP. Au final, TROP n’est jamais ASSEZ....

Nous connaissons tous ces questions, nous les répétons au fil des années, mais comment réagir, que peut-on faire ?
Les réponses ne sont pas dans nos agences, elles sont sur le Terrain.
Il faut aller sur le terrain, le terrain de nos expériences, le terrain de nos échanges, de nos travaux, de nos actions;

Ce terrain, ce territoire, cette puissance c’est avant tout l’Unsfa, première représentation professionnelle des architectes, c’est avant tout l’Unsfa, qui en ouvre le champ.
L’Unsfa qui nous réunit ce soir, son histoire, ses 48 ans de réflexions, de combats, de propositions exprimées collectivement qui ont non seulement défendu la profession mais qui l’ont toujours portée en avant.
2016 nous a permis d’affirmer notre représentativité patronale. Oui, nous allons remporter ce challenge – les architectes vont être justement représentés par l’Unsfa . Notre représentation qui prouve tous les jours sa probité, sa détermination avec une transparence jamais démentie.
Merci à tous les présidents et ceux qui dynamisent chacun de nos 43 syndicats affilliés d’avoir permis de transmettre un dossier de représentativité solide au Ministère du Travail. Nous aurons les résultats au printemps. Nous allons être plus forts, nous défendrons mieux TOUS les architectes.
Ne baissons pas la garde, Il faut convaincre nos consœurs et confrères de la nécessi-té d’être encore plus nombreux dans la représentation syndicale.
Tout au long de l’année passée nous avons maintenu en permanence les discus-sions avec nos parlementaires  pour que la loi LCAP ne soit pas détricotée.
Nous avons développé en 2016 nos outils et notre capacité d’anticipation dans les pratiques professionnelles.
Pour répondre à l’obligation de formation désormais opérationnelle, le GEPA offre les formations les plus abouties- fort d’une expérience de plus de 30 ans.
Dans le domaine du  BIM, l’Unsfa est reconnue pour avoir 1000 téra octets d’avance. Merci le GT BIM et le Club BIM Prescrire.

Pour la première fois depuis plus de 10 ans, nous avons de nouveau accueilli une ministre de premier plan au Congrès de Biarritz. Ces journées ont été formidables. Avec plus de 500 participants, des intervenants de qualité et de nombreux architectes non syndiqués.
Nous avons également engagé d’importants travaux de rénovation dans notre organisation, et nous allons les faire aboutir en cette année 2017. Cette rénovation sera immédiatement suivie de la restructuration de notre communication. A ce sujet, la récente enquête d’Archiliste place Passion Architecture à la 5ème place des revues lues et reconnues par les architectes.

Au revoir 2016, tu nous as rendus plus solide. A nous deux 2017.
2017 sera une année élective. C’est une année très politique qui nous attend, nous allons élire un président, puis nos députés sans oublier nos nouveaux conseillers ordinaux et également nos prochains responsables de l’Unsfa. Formulons nos vœux dans les deux sens. Que souhaitez-vous ? Que voulons-nous pour vous ?
Voici les grands objectifs que je vous promets de mener à bien cette année :
•    Gagner le challenge de la représentativité patronale
•    Augmenter encore le nombre d’adhérents pour donner toute sa puissance à l’expression des architectes
•    Mener à terme notre proposition d’enregistrement des demandes de permis de construire avec le soutien de l’Ordre et des ministères
•    Conduire la réflexion sur les res-ponsabilités exorbitantes imputées aux architectes et
parallèlement travailler sur l’alignement des principes d’assurance avec les autres pays européens
•    Structurer les réseaux de commu-nication et les réseaux entre architectes

En 2017, continuons notre action, ouvrons de nouveaux chantiers....
Plus nombreux ....nous serons mieux entendus
Ne nous arc-boutons pas sur de vieux schémas. Nous puisons les fondements de notre action sur le terrain, en faisant remonter  les difficultés rencontrées, en faisant émerger les réussites, en luttant contre ce qui pulvérise l’architecture.
Nous assurons un service permanent, large et réfléchi pour tous les architectes et par voie de conséquence pour chaque habitant, pour tous nos concitoyens.
Il faut en finir avec les réunionites, les stratégies de comptoirs de zinc, les ballets de gens importants au seul éclairage de leur fonction d’un instant. A quelques exceptions près, qui se souvient de tel ou tel ministre, 2 ans après ?
Mettons les mains dans le cambouis et bossons tous ensemble.
•    Accompagnons la mise en œuvre de loi LCAP dans sa dernière ligne droite.
•    Protégeons les marchés publics.
•    Défendons un niveau d’honoraires qui donnent du dynamisme à des entreprises d’architecture qui puissent faire un travail de qualité avec des équipes compétentes formées motivées et correctement rémunérées.
•    Assurons une formation dynamique et efficace des architectes
•    Revendiquons une formation initiale de qualité, une HMO performante, une excellence de la profession, un renouveau qui accompagne les impétrants et facilite la transmission de nos agences
•    Abolissons les signatures de complaisance et l’usurpation du titre.
•    Faisons savoir la qualité et les garanties apportées par les architectes.
•    Encadrons leurs responsabilités à l’échelle de leurs choix, de leurs actions et de leurs interventions
•    Luttons contre la non qualité, les escroqueries,
•    Portons le BIM en avant et l’architecte comme BIM Manager. Nous aurons nos partenaires industriels à nos côtés.
•    Réinvestissons le champ de l’urbanisme pour que l’espace soit composé par des architectes et non uniquement par des calculs ou par des règles.
•    Réinvestissons les marchés privés en étant les chefs du projet.
•    Revenons près du particulier pour réensemencer l’architecture sur tout le territoire
•    Elargissons notre champ d’intervention : Projet complet, management d’équipe, missions de conseil, diagnostics, programmation, etc...
•    Soyons les meneurs de la transition énergétique.
•    Mettons les architectes sur le de-vant de la scène. Pour avoir plus d’architecture, des espaces mieux conçus et mieux réalisés. Pour l’harmonie et l’enchantement de l’espace construit.

Je terminerai en citant un de nos plus illustres prédécesseurs, Michel Ange:

« Le plus grand danger n'est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions, mais qu'il soit trop bas et que nous l'atteignons ».

Soyons ambitieux, soyons volontaires. Merci à tous de votre écoute.

Régis CHAUMONT, Président de l’Unsfa

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