D’architectures N°261

Publié le 29 mars 2018
Éditorial / Slow-tech
N’en déplaise aux amateurs de spectaculaire et aux démagogues des politiques urbaines, l’architecture
innovante n’a pas besoin de se parer de formes extravagantes ou de se planter mille arbres sur le crâne. Nous savons par ailleurs que le verdissement à tout prix, l’obsession de l’isolation thermique ou l’accoutrement technologique à outrance des bâtiments – chevaux de Troie d’une normalisation galopante – sont souvent les pires ennemis du développement durable : combien d’énergie grise gaspillée pour planter des navets sur les toits ?
Davantage de technologie ; sûrement, mais seulement si elle est utilisée pour en minimiser la dépendance. Pour le dire autrement : se jouer de la complexité pour tendre vers une plus grande simplicité. C’est sans doute à ce prix que le progrès peut redevenir une valeur positive. Nous voyons ainsi aujourd’hui des savoirfaire ancestraux – terre, bois ou pierre – optimisés grâce à une ingénierie de pointe.
L’architecture vertueuse de demain n’en sera pas forcément austère pour autant et encore moins nostalgique. Il peut y avoir, nous le rappelaient récemment quelques amis, une frugalité heureuse1. Wang Shu en Chine, Hélio Olga au Brésil, Martin Rauch en Autriche, Jacques Anglade, Gilles Perraudin ou Grégoire Mouly en France, partout, des architectes et des ingénieurs sont revenus aux sources de techniques traditionnelles pour les réinventer à la lumière de ce que nous offrent aujourd’hui de mieux la recherche et le numérique.
Nous vous invitons à partir à leur rencontre en ce mois d’avril.

Emmanuel Caille

1. Manifeste pour une frugalité heureuse : contact@frugalite.org 

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D’architectures N°261

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