​IDEAT Architecture n°12 - actuellement en kiosques

Dans ce numéro : LE COLLECTIONNEUR, LA VILLE ET L’ARCHITECTE

Publié le 30 mai 2018
Après Jean Nouvel pour la Fondation Cartier (il y a trente-quatre ans !), Frank Gehry pour la Fondation
Louis Vuitton (2014), aujourd’hui Rem Koolhaas (OMA) pour Lafayette Anticipations, l’agence GMAA
pour la Fondation Carmignac à Porquerolles, bientôt Tadao Ando pour la Bourse de commerce de
François Pinault, RCR Arquitectes pour Laurent Dumas (Emerige) sur l’île Seguin, FREAKS pour la
Fondation Fiminco à Romainville, Gehry encore pour la Fondation Luma de Maja Hoffmann à Arles…
force est de constater qu’un vent nouveau souffle sur la France en matière de centres d’art.

L’émergence de mécènes privés à travers leur fondation d’entreprise a incontestablement été
encouragée par la loi de 2003 sur le mécénat de Jean-Jacques Aillagon (qui permet de défiscaliser
60 % de son investissement). Mais cette implication du privé dans le financement de la vie artistique
reste néanmoins nouvelle pour nous, contrairement aux États-Unis par exemple où la tradition de
l’investissement philanthropique est ancrée dans les moeurs. Tandis que les grands travaux de l’État
français visent à dynamiser l’image du pays et son rayonnement international, une fondation qui porte
le nom d’un entrepreneur-collectionneur met d’abord en avant la propre puissance de ce dernier. Le
nom de l’architecte chargé de montrer une telle collection privée participe donc de la notoriété dudit
lieu. D’où l’apparition d’une sorte de club assez fermé de (star)architectes, pas seulement sollicités pour
leurs qualités esthétiques, mais aussi pour leur réputation internationale qui rejaillit sur ces bâtiments
et légitime leur existence. Ces fondations, entraînant une grande médiatisation en s’inscrivant dans
l’espace public de façon très visible, pour ne pas dire iconique, nourrissent en retour la renommée de
ces architectes. 

On ne boudera pas notre plaisir de découvrir tous ces nouveaux centres d’art qui, pour la plupart,
proposent des résidences d’artistes, organisent des bourses et des prix pour favoriser leur émergence.
Ils renouvellent le paysage culturel et le paysage tout court, recréant des centres d’activité, dynamisant
d’anciens quartiers, réinvestissant des friches industrielles… La promotion néolibérale du partenariat
public-privé, en s’inscrivant dans le monde de la culture, s’introduit par voie de conséquence dans celui
de l’urbanisme. 

Et aussi:
Un dossier de vingt pages sur le bardage, la menuiserie et l’aménagement des combles !

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