Urbanisme n°400

Publié le 28 avril 2016
Urbanisme pour Localtis
« Changer de vision «


A l’occasion de son quatre-centième numéro, la revue Urbanisme invite ses lecteurs à changer de vision. Elle a demandé à de nombreux contributeurs (chercheurs, consultants, praticiens) de proposer des repères, des balises pour appréhender le monde urbain dans un dossier qui propose une navigation entre explicitations des concepts et plongée dans des réalités contemporaines. Avant un échange entre l’économiste Pierre Veltz et le géographe Martin Vanier (autour de la question des territoires et des réseaux), on lira notamment la contribution de Jean Haëtjens (« Penser les villes au XXIème siècle) : « Le temps des symphonies urbaines, composées par un Maitre inspiré avant d’être jouées par des exécutants est à l’évidence révolu. Mais l’actuelle cacophonie n’est guère plus satisfaisante car elle prépare le terrain pour ceux qui sauront offrir des solutions clef en main». Jean-Marc Offner (directeur de l’agence d’urbanisme de Bordeaux Métropole Aquitaine) s’attaque aux « pilotes peu visibles de l’action publique urbaine » et en appelle aux collectivités locales : « il faudra bien qu’un jour (elles) reprennent le flambeau de la réflexion méthodologique, en grande partie désertée par les services de l’Etat, avec l’aide des milieux académiques qui voudront bien, enfin, jouer le jeu des coopérations avec les milieux professionnels ». Vincent Bourjaillat, directeur de la Société publique locale Le Bourget Grand Paris s’attache à ce que « l’État arrête de mener des combats d’arrière-garde sur le registre du « retour de l’État aménageur» et se concentre sur les nouvelles formes d’impulsion et d’animation des politiques publiques territoriales, à base de programmes thématiques, créant des effets vertueux de mobilisation et de responsabilisation des autorités locales ». Parmi bien d’autres contributions, le sociologue Jean-Louis Violeau propose une critique du macro-lot, ensemble immobilier complexe qui reste un outil d’urbanisation à risque qui, s’il est mal conçu, risque d’isoler au lieu de rassembler.

L’invité exceptionnel de ce numéro est Christian de Portzamparc qui livre le récit de l’émergence de sa pensée sur l’architecture et sur la ville, indissociables dans son œuvre. Extrait : « Je vois dans la capacité de bâtir, transformer, réinventer, la vitalité d’une civilisation, mais l’idée que le programme soit maître absolu du lieu entraîne une bêtise affolante.?On peut y voir l’idée juste que la science peut « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature », mais il s’est depuis avéré que nos techniques n’intégraient pas toutes la science de cette maîtrise, d’une protection de cette planète, de cette nature supposée « à posséder ». Il nous faut trouver l’accord entre ce que Rimbaud appela « le lieu et la formule ». Avec Masséna par exemple, je propose une formule qui permet une grande ouverture aux programmes aléatoires, mais je l’inscris dans le lieu, je fais passer Paris à travers ».
La revue présente également le travail réalisé par l’Institut pour la ville en mouvement sur les barrières urbaines et les « passages » à ouvrir : exemples à Tours, Barcelone et São Paulo. Enfin, l’équipe d’Urbanisme a revisité sa collection et, à travers les 400 numéros, l’histoire de la revue qui se confond longtemps avec l’histoire de l’urbanisme français. Celle-ci a commencé en 1932 et même un peu avant…

Sommaire détaillé du n° 400
 

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