SÉQUENCES BOIS n°123

Publié le 07 janvier 2020

La ruralité : un chantier contemporain

Alors que les métropoles exercent leur influence sur des périphéries de plus en plus éloignées, on constate un exode urbain désormais supérieur à l’exode rural. Pourtant, si les territoires ruraux jouissent d’un attrait croissant auprès de ménages à la recherche d’un cadre de vie plus sain et végétal, fuyant les nuisances de la ville tout autant que son coût très élevé, ils souffrent en réalité de la périclitation de leurs centralités, d’un fort déclin des activités commerciales, artisanales et culturelles, d’une dégradation du bâti, et d’étalements périphériques mal maîtrisés. Aujourd’hui, avec les contrats de ruralité, l’agenda rural gouvernemental, le pacte national de revitalisation des centres-bourgs, et l’AMI pour développer 150 tiers-lieux hors des centres urbains, il semble que les étoiles s’alignent pour que ces territoires soient revalorisés, réinvestis et re-questionnés à l’aune de nos modes de vie contemporains, à l’heure où l’on prend conscience de l’intérêt écologique et économique que présentent des modes de vie à plus courte distance. Les récentes mesures gouvernementales viennent en fait consolider un mouvement initié depuis plusieurs années par une multitude de micro-projets issus de collectivités pionnières, de citoyens engagés, mais aussi d’architectes-urbanistes qui, s’ils sont très majoritairement installés en ville, ne sont pas restés insensibles à cette évolution sociétale, et sont de plus en plus à se saisir des enjeux et méthodologies propres à ce contexte, qui engage notamment concertation, « faire-avec », et capacité à s’accommoder de la sobriété. Projets, expérimentations, recherches et rencontres en témoignent : les activités du réseau ERPS, du mouvement pour la frugalité heureuse et créative, et surtout le travail d’une multitude de professionnels (collectif Virage, collectif etc, association Avenir Radieux de Pesmes, Territoires Pionniers, atelier Georges, etc), partiellement recensés par le projet « Hors les métropoles ». Dans ce contexte, le bois trouve une légitimité dans les opérations de réhabilitation, de dents creuses, et intéresse de plus en plus en tant que ressource disponible localement, à même de relancer une économie en circuit court, tel qu’en témoigne Françoise Alric dans l’entretien publié ce mois-ci. Les réalisations architecturales présentées incarnent, quant à elles, un panel de situations rurales où le bois s’est révélé un matériau pertinent au regard de considérations patrimoniales, d’efficacité thermique, de minimisation de l’énergie grise, de facilités de chantier, mais aussi de plasticité et de qualités esthétiques.

Sarah Ador

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